La maison québécoise d'inspiration française

Définition

Facilement reconnaissables par leurs murs de pierre, les maisons québécoises d'inspiration française témoignent de notre passé de colonisateurs, défricheurs et cultivateurs d’une terre encore sauvage. Le travail du sol pour le rendre plus meuble apportait des pierres à profusion que nos ancêtres utilisaient pour ériger leur demeure. Résistantes face au climat et à l'effet du temps, elles sont les plus vieilles maisons québécoises qu’il nous est toujours possible d’habiter aujourd’hui, celles faites de bois du même style n’ayant pu traverser les époques jusqu’à nous.

Autres appellations : Maison de transition franco-québécoise

Caractéristiques

Fondation assise au sol

Ces maisons sont peu élevées par rapport au sol et ne présentent donc pas de cave ni de sous-sol dans leur état original. Il n’y a pas d’espace permettant de ramper sous le plancher. En cohésion avec les murs, la fondation est faite de pierres et est bâtie à même le sol.

Murs de pierre

Caractéristiques de ces maisons de campagne, les murs sont généralement construits en pierre. Les pierres des champs ou pierres calcaires sont des matériaux accessibles et abondants à l’époque. On les recouvre parfois de crépi pour plus d’étanchéité.

Toit à pente droite et forte

Les deux versants de ce type de maison présentent une pente droite et forte, ingénieusement bien pensée pour le climat québécois; pas besoin de se soucier de l’accumulation de neige. Dans sa forme la plus authentique, le toit est recouvert de bardeaux et ne présente pas de lucarnes. Toutefois, plusieurs de ces maisons ont été rénovées avec le temps et diverses altérations ont été faites au toit. Enfin, on remarque une certaine disproportion pour certaines d’entre elles, le toit étant presque deux fois plus haut que les murs extérieurs.

Plan au sol de forme rectangulaire

Une maison dont la forme réside dans la simplicité. Les murs d’origine sont montés sur une fondation rectangulaire au sol. Toutefois, les modes et le besoin d’espace amèneront certains propriétaires de ces maisons à les modifier par l’ajout d'une annexe, d’une cuisine d’été ou d’une galerie.

Esthétique minimaliste

Construites d’abord et avant tout dans un esprit de survie, pour être fonctionnelles et permettre de s’abriter des intempéries, ces maisons sont d'une esthétique très épurée. On ira même jusqu’à dire qu’il y a une absence d’éléments de décoration.

Présence d’un comble

Ce comble présent dans la pointe du toit n’était pas habitable, mais pouvait servir de grenier où l’on entreposait des grains et de la marchandise.

Peu d’ouvertures

N’ayant pas les matériaux et techniques d’isolation que nous connaissons aujourd’hui, ces maisons ont été construites avec l'objectif de limiter les pertes de chaleur. C’est pourquoi elles n’ont pas beaucoup de fenêtres et que ces dernières sont petites.

Absence ou peu de saillie

Pour ce type de maison, la pente du toit s’arrête tout juste après la rencontre avec les murs. Il y a absence de saillie au niveau des murs-pignons et un faible prolongement de la couverture au-delà des murs gouttereaux.

Présence dans la MRC

Patrimoine exceptionnel

La terre où est bâtie la maison Rivard-Dit-Lanouette (qui est classée depuis 1988) est l’une des premières terres concédées dans la seigneurie de Sainte-Anne-de-la-Pérade. Elle a été attribuée en 1669 à Pierre Pinot dit Laperle par Michel Gamelain, le premier seigneur.

Anecdote

L’une des plus anciennes maisons de Batiscan a survécu, non sans dégâts, à une tornade historique qui a frappé le 22 mai 1945. Tel que le témoigne un article de journal conservé par la BANQ, les vents forts ont emporté le toit de cette maison et ont arraché le clocher de l’église située à environ 800 mètres de là. C'est d'ailleurs ce qui explique le style plus moderne des lucarnes puisqu'elles ont été construites à la suite de cet événement. Une des filles de la maisonnée se mariait ce jour-là! Bon ou mauvais présage?

La maison québécoise d’inspiration française

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