La maison québécoise

Période : 1800-1900

Définition

La maison d’inspiration française évolue et laisse place à une maison propre au Canada : la maison québécoise. Elle témoigne d'un savoir-faire artisanal bien de chez nous duquel une expertise se dégage. Elle est beaucoup mieux adaptée aux hivers, tant en termes de confort qu’en termes de mode de vie. Elle est davantage répandue en milieu rural. Les villes étant hautement peuplées, on se tourne vers des constructions plus standardisées.

Autres appellations : Maison traditionnelle québécoise, Maison canadienne

Caractéristiques

Toit courbé

La caractéristique la plus représentative de ce style de maison est sans aucun doute son toit. Toujours à deux versants symétriques, comme le toit des maisons d’inspiration française, la pente de celui-ci est maintenant courbée et est légèrement moins prononcée. Il s’allonge de façon continue et harmonieuse afin de permettre un meilleur égouttement des eaux et ainsi les éloigner de la fondation.

Toit de tôle

Dans un souci d’imperméabiliser le toit, on utilise de nouveaux matériaux. Bien que le badeau de bois soit toujours présent, on se tourne davantage vers la tôle. Le recouvrement prend la forme de bardeaux, de baguettes ou, plus rarement, en plaque. On voit apparaître la tôle à la canadienne qui consiste à superposer des rectangles métalliques en diagonale, rappelant des écailles.

Présence de lucarnes

Au toit, on ajoute des lucarnes qui permettent à la lumière d’entrer et au comble d’être habitable. On crée alors un étage supplémentaire où on peut installer des chambres. La pente du toit est visible à l’intérieur ce qui ne permet pas de très grandes pièces. On maximise les espaces perdus là où le plafond est trop bas en y installant des rangements. À cette époque, il n'y a qu'une fenêtre par lucarnes qui sont coiffées d’un pignon.

Murs de pierre ou de bois

Bien qu’encore rare, la brique fait son apparition sur les murs des maisons québécoises. On continue l’utilisation de la pierre et du bois. Ce dernier prend la forme de planche verticale, de planche à clin ou de bardeau de bois.

Ajout de la galerie

Afin de se protéger du froid provenant du sol et pour permettre l'entreposage de certaines denrées, on surélève les maisons. On creuse afin d’installer la fondation, ce qui engendre la création d’une cave. La porte étant maintenant dégagée du sol, on y accède par des marches ou une galerie. La galerie permet d’éloigner l’écoulement des eaux et crée un espace de transition à l'abri des intempéries avant d’entrer dans la maison. Elle est placée surtout en façade et ajoute un élément décoratif à la maison. On égaye la devanture en ornant la galerie de toutes sortes de composantes décoratives (chambranles, cornières, garde-corps, barreaux, etc.).

Ajout de la cuisine d’été

La cuisine d’été est une annexe de petite taille construite sur le côté ou à l’arrière de la maison. Elle reprend régulièrement la forme de la maison, mais à petite échelle pour ne permettre qu’une pièce supplémentaire. Elle protège des intempéries, mais on ne l’isole pas comme le reste de la maison. C’est donc l’endroit idéal pour entreposer les réserves de nourriture pour l’hiver. On peut y installer un poêle où on cuisinera l’été afin d'éviter de surchauffer la maison principale.

Cheminées symétriques

Ces maisons sont parfois coiffées de deux cheminées positionnées à chaque extrémité de la maison, parfois d’une seule. À l’intérieur, les âtres sont remplacés progressivement par les poêles à bois qui permettent une meilleure gestion de la température. On réduit donc le nombre de cheminées nécessaires. Toutefois, afin de conserver la symétrie de la maison, on crée parfois une fausse cheminée purement esthétique.

Symétrie des éléments

L’esthétisme de ces maisons repose sur la symétrie des fenêtres disposées de façon régulière. Celles-ci sont à battants à grands carreaux et sont doublées avec une contre-fenêtre qui en améliore l’efficacité en termes d’isolation. La porte est centrée sur la façade de la maison.

Présence dans la MRC

Patrimoine exceptionnel

Cette maison de pierres est d’abord construite près du fleuve à Batiscan, sur la terre ancestrale de la famille de Jacques Le Marchant acquise en 1666. Comme de nombreuses autres constructions côtières de l’époque, elle devient inhabitable à cause d’inondations. Elle est donc reconstruite avec les mêmes pierres vers 1852 à son endroit actuel.

Il fut un temps où le fleuve gelait d’une rive à l’autre en hiver. Les habitants des deux rives en profitaient pour échanger et s’approvisionner de part et d’autre. Ce fut le cas pour les pierres de la maison Marchand qui proviennent de la batture de Gentilly. Encore aujourd’hui et depuis dix générations, des descendants de Jacques Le Marchant habitent cette maison!

En images

Découvrez l'inventaire du patrimoine bâti de la MRC des Chenaux

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